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Visite Générale au Amérique du Sud











9 janvier
Père de Clorivière

Le samedi soir 8 janvier 1820, il avait pris sa réfection habituelle, puis passé la récréation avec la communauté, s'y montrant très aimable et très gai. Il s'était confessé au P. Ronsin, avait fait ses exercices de piété habituels. Le lendemain, dimanche 9 janvier, il se leva comme de coutume un peu avant trois heures et se mit en oraison. A quatre heures il se rendit à la chapelle domestique pour faire sa visite au Saint Sacrement. Deux Frères qui étaient là remarquèrent qu'au lieu d'aller se placer comme les autres jours dans un coin tout près de la fenêtre, il s'agenouillait sur le banc qui était juste en face du tabernacle. Il se tenait les coudes appuyés sur la balustrade, la tête dans ses mains et priait avec ferveur. Soudain, vers quatre heures un quart, les Frères entendirent un léger bruit produit par la statuette et le crucifix qu'il portait toujours dans sa main et qui s'étaient échappés de ses doigts. Le F. Pélissier s'avança, croyant que le Père voulait sortir de la chapelle. Mais il le vit s'affaisser comme pour s'évanouir. Aidé de l'autre Frère, il plaça alors le vénéré Père sur une chaise et vint avertir le P. Ronsin. Ce dernier accourut aussitôt. Le P. de Clorivière respirait paisiblement, ses traits étaient calmes, ses yeux fermés comme s'il continuait de prier. Le P. Ronsin lui suggéra des actes de foi, d'espérance, de charité, des invocations aux saints Noms de Jésus et de Marie et lui renouvela l'absolution. A peine avait-il achevé les paroles sacramentelles que le saint vieillard rendait son dernier soupir entouré de ses frères et enfants, sous les yeux mêmes de son Seigneur réellement présent au tabernacle, comme il l'avait tant désiré. Le Père était âgé de 84 ans et six mois. « Personne, dit le P. de Grivel, ne pensa à pleurer; nous étions convaincus qu'il s'était envolé tout droit au Ciel sans passer par le Purgatoire. »
Père Bazelaire




